Où l'on voit qu'Antoine Doinel grandit.
On retrouve Antoine Doinel, 4 ans plus tard, dans un moyen métrage Antoine et Colette, en 1962. Il a quitté ses parents, travaille chez Philips et loge à l'hôtel Florida, face au Gaumont Palace, place de Clichy.
Aux concerts des Jeunesses Musicales de France, il rencontre Colette (Marie-France Pisier). Coup de foudre, au moins du côté d'Antoine assez maladroit pour devenir l'ami de Colette : pour l'amour c'est rapé.
Pourtant il va quitter l'hôtel Florida, tous ses biens dans une valise, pour s'installer rue de Lécluse, en face de l'appartement des parents de Colette qui le prendront en amitié.
Avec Colette, ils vont arpenter le boulevard des Batignolles vers la salle Pleyel et les concerts des JMF. Toujours amis, seulement amis.
Doinel aime les jeunes filles qui ont des perents accueillants.
Pour de vrai, Truffaut avait rencontré Liliane Litvin qui habitait 24 rue Dulong. Il s'installa en face, dans un hôtel aujourd'hui démoli " Normalement je ne devrais pas être très amoureux. Chaque fois que je discute sérieusement avec elle, elle se marre. N'empêche que j'attends des heures devant sa porte et que je me les gêle à mort "
Tentative de suicice : Liliane le ranime.
A nouveau Antoine Doinel, toujours incarné par Jean Pierre Léaud, en 1968 dans Baisers volés.
Viré de l'armée où il s'était engagé par chagrin d'amour (comme Truffaut), Antoine devient détective privé, agence Dubly, rue Saint Lazare. Formé par le patron (Harry Max), il mène des filatures avenue Trudaine, traque l'adultère sans passion dans un hôtel de la rue Caulaincourt, croise Colette avec mari et enfant.
Il apprend le décès de sa mère par un de ses anciens amants qui l'emmène sur sa tombe au cimetière Montmartre : "j'ai lutté pour obtenir une place : ta mère aimait tellement le quartier".
Truffaut y sera enterré le 24 octobre 1984, 21ème division.
Avec Fabienne Tabard (Delphine Seyrig), épouse d'un marchand de chaussures qui voit en Adolf Hitler un petit peintre paysagiste pas dénué de talent, Antoine découvre pourquoi les femmes sont magiques, remarque qui reviendra dans tous les films de Truffaut (et Delphine Seyrig était magique). Rencontre fugace dans un hôtel en bas des jardins du Sacré Coeur (en fait à l'Avenir Hôtel, 39 boulevard Rochechouart).
Antoine est encore " un personnage d'un autre temps, anachronique et romantique, incapable de s'adapter à la vie ou de trouver un métier stable" : fréquentation des bordels, désir d'être adopté par une famille (ici celle de Claude Jade, qui sera épouse d'Antoine Doinel).
Dans les deux derniers avatars d'Antoine Doinel, Domicile Conjugal - 1970, L'amour en fuite - 1978, des personnages du cycle réapparaissnet, ainsi Colette, devenue avocate et rencontrée dans un wagon-lit. Mais notre quartier n'apparait plus.
On consultera avec intérêt : François Truffaut, biographie. Galimard, A. de Baecque et S. Tubiana, 1996
Voir aussi cet autre article du site : François Truffaut, enfant du quartier de la Place Clichy...