Suivez le guide pour parcourir les « petits » squares et jardins du quartier des Grandes Carrières dans le XVIIIe. Dépaysement garanti !
Square Léon-Serpollet
25, Rue des Cloys, rue Marcadet, l’entrée de l’impasse des Cloys est actuellement fermée.
Crée en 1991, il doit son nom à Léon Serpollet (1858-1907) qui réalisa dans son atelier, situé à l’emplacement du square, des expériences qui aboutirent à la création de la chaudière à vaporisation instantanée (1881) et du tricycle à vapeur (1887). Il se lança ensuite avec succès dans l’aventure automobile.
C’est un grand jardin (15 800 m2) en terrasse. Deux cascades alimentaient un ruisseau qui se jetait dans un bassin surmonté d’une fontaine en granit.
Des travaux vont modifier cette organisation à l’automne avec l’installation prévue d’une pelouse.
Depuis la rue des Cloys, on peut gagner la rue Marcadet en passant par un mail bordé de cerisiers et de pommiers. Des charmes, des érables et les fameux tulipiers de Virginie complètent cette végétation foisonnante.
Le jardin accueille une stèle à la mémoire des tout-petits enfants juifs non scolarisés morts en déportation (Association pour la Mémoire des Enfants juifs Déportés).
Square Raymond Souplex
200, rue Marcadet-Rue Montcalm
Crée en 1984, il doit son nom à Raymond Souplex (1901-1972) acteur, scénariste, chansonnier qui habitait rue Cauchois.
C’est un tout petit jardin (465 m2) où poussent un charme, trois érables et un mûrier.
Dans la partie haute on découvre un jardin partagé.
Jardin René-Binet
54-60, rue René-Binet
Créé en 1976 sur plus de 9 000 m2 il a été rénové en 2019. Il doit son nom à René Binet (1866-1971) architecte et décorateur. Son œuvre est inspirée par l’Art Nouveau et l’art oriental. Il est, entre autres, l’architecte de la reconstruction du Printemps de la mode en 1907.
Lors de la rénovation, les buttes et la vaste pelouse ont été agrandies. En juin, les fleurs de tilleuls recouvrent les allées d’un tapis odorant. De nombreux arbustes tels les ifs, les orangers du Mexique, les pyracanthas, les troènes et les forsythias complètent le paysage sans oublier les massifs de plantes vivaces.
En ce moment, les fameux moutons noirs de Ouessant (qui avaient été un temps affectés au « nettoyage » des talus des voies de Saint-Lazare près du square des batignolles) paissent tranquillement dans le pré de la ferme pédagogique.
Un magnifique bateau pirate attend les enfants ainsi qu’un fort qui ne demande qu’à être pris d’assaut.
Square Marcel Sembat
2, rue Marcel Sembat. En face du jardin René Binet
Il a été ouvert en 1989, rénové en 2006 et agrandi pour atteindre une superficie de 10 000 m2.
Ce square rend hommage à Marcel Sembat (1862-1922), avocat et homme politique, socialiste, député du XVIIIe arrondissement de 1893 à 1922.
En son centre, trône une fontaine Wallace, appelée aussi à son époque « brasserie des quatre femmes ». Elle est l’œuvre du sculpteur Charles-Auguste Lebourg (1829-1906).
Sir Richard Wallace (1818-1890), philanthrope anglais, francophone et francophile finança l’installation d’une centaine de ces fontaines dans Paris. Il voulait permettre aux parisiens de s’approvisionner gratuitement en eau potable. En effet, après le siège de Paris par les troupes prussiennes (1870) et les combats de la Commune (1871), les aqueducs et de nombreuses canalisations étaient mal en point. Le prix de l’eau augmentait constamment, ces fontaines urbaines ont fourni de l’eau potable gratuite aux Parisiens qui en avaient le plus besoin.
Les quatre cariatides semblent être identiques mais en les regardant de près vous verrez des différences.
Lors de son agrandissement, sa une vocation de lieu de loisirs et de jeux pour enfants et adolescents a été accentuée. A la succession de jeux pour les de 2 à 12 ans s’ajoutent deux aires de jeux de ballons aménagées sur un sol limitant le bruit.
Une collection d’arbres est disséminée au hasard du parcours : marronniers, frênes à fleurs, cerisiers à floraison automnale. Lors de son réaménagement, 30 frênes, 3 marronniers rouges et 4 prunus d’automne ont été plantés.
Jardin Louise Weber dite la Goulue (ex jardin Burq)
14, rue Burq
Crée en 1985, ce petit jardin en terrasse couvre une superficie de 1 795 m2.
Il porte, depuis février 2021, le nom de scène de Joséphine Weber (1866-1929) dite La Goulue. Elle se produit à partir de 1884 dans les guinguettes du quartier Montmartre dont celle du Moulin de la Galette. Avec l’aide de la danseuse-chorégraphe Grille d'Égout et de la danseuse Céleste Mogador, elle débute comme danseuse à l'Élysée-Montmartre puis à Montparnasse, au bal Bullier et à la Closerie des Lilas. Elle forme par la suite un duo avec Valentin le Désossé au Moulin Rouge (ouvert en 1889) où elle excelle en dansant le cancan dont elle réinvente des figures. En 1895 elle abandonne la danse et rejoint le milieu forain.
Elle a été le modèle de nombreux artistes comme Auguste Renoir ou Toulouse-Lautrec qui l’immortalisa dans ses affiches.
Des jardinières plantées d’arbustes s’accrochent aux coteaux et forment de petites terrasses. Des érables, des micocouliers et un rideau de cyprès voisinent avec de petits arbustes : des haies de lauriers du Portugal, des orangers du Mexique, des photinias, des lavandes et des eleagnus.
Après de nombreuses polémiques causées par l’installation d’un terrain de foot à la place d’un toboggan et d’agrès qui donnaient toute satisfaction (www.declic1718.org « les ratés de la non concertation »), un bateau pirate pour les jeux d’enfants vient d’être installé ainsi qu’un filet couvrant le « city stade » et empêchant ainsi les balles d’atterrir dans les cours voisines
Square Henri Huchard
36, avenue de la Porte de Saint-Ouen
Son nom évoque l’existence de Henri Huchard (1844-1910), médecin, membre de l’académie de médecine, il exerça à l’hôpital Bichat tout proche.
Les enfants y disposent de nombreuses activités ludiques, dont une piste en forme de fleurs, pour pratiquer le patin et le vélo
Les cerisiers du Japon, les bouleaux et les marronniers rouges, donnent beaucoup de charme à ce jardin.
Square Maria Vérone
2, rue de la Moskowa, rue de Leibnitz, passage Saint-Jules
Il rend hommage à Maria Vérone (1874-1938), institutrice à la ville de Paris, militante à la Ligue française pour le droit des femmes, dont elle est la secrétaire générale en 1904, puis présidente en 1919. Ayant repris ses études, elle obtient sa licence de droit et débute au barreau en 1907. Elle sera la fondatrice de l'Union des avocates de France.
Le square ouvert en 2004 sur 2 300 m2 s’organise autour d’une belle pelouse. Des arbres à fleurs et des haies lui servent de limites. Un labyrinthe végétal original et des aires de jeux complètent cet espace.
Square des Deux Nèthes
24, avenue de Clichy
Une première partie de 1 500 m2 a été ouverte en 2003. L’autre partie de 2 000 m² a été ajoutée en juin 2005.
Il tire son nom de l’impasse voisine des Deux-Nèthes C’était un département français sous le premier Empire, situé en Belgique avec Anvers comme pour chef-lieu.
Durant les années 30, un bal musette et un cabaret occupent l’emplacement du square actuel. Il est bordé par l’impasse de la Défense, où se trouvait le plus grand PMU de France (où Philippe Noiret joue aux courses dans le film « Les Ripoux » de Claude Zidi 1984). Le bâtiment sera remplacé en 2010 par Le BAL de Magnum Photo.
Depuis 2011, on découvre au fond du square, une grande fresque (11 m sur 6 m) qui rend hommage à l’Abbé Pierre (1912-2007). Elle est l’œuvre de l’artiste new yorkais JonOne. Elle figure le portrait de celui qui avait prononcé l’appel de l’hiver 1954. C’est d’ailleurs ce texte historique qui reproduit les traits de l’Abbé Pierre.
En entrant dans le square, on découvre une pelouse vallonnée, elle est ombragée par de nombreux arbres dont de jeunes bouleaux et un ailante majestueux, qui a poussé spontanément en une dizaine d’années.
Et tout au fond, avait été ouvert un jardin partagé de 210 m2 aujourd’hui en déshérence. La ville de Paris devrait bientôt décider du devenir de ce terrain.