Les périodes électorales sont des moments privilégiés de la vie démocratique. Si, pour notre association déCLIC 17/18, l'intervention pour améliorer le cadre de vie se mène jour après jour, il est des périodes fastes où les citoyens sont plus disposés à participer aux débats, où les décideurs, les élus ou ceux qui aspirent à l'être, sont, par la force des choses, davantage à l'écoute des attentes des citoyens. A l'approche des élections municipales de mars 2014, comme nous l'avions fait en 2008, nous interrogeons les candidats, présentons nos demandes, enregistrons leurs réactions. Certaines sont très centrées sur nos quartiers: place Clichy, Batignolles, Epinettes, Grandes-Carrières. D' autres attendent une réponse au niveau de Paris. Aussi ces questions seront posées aux têtes de listes des XVIIe et XVIIIe arrondissements ainsi qu'aux têtes de listes parisiennes.
Les candidats aux élections municipales, Europe Ecologie Les Verts, Pauline Delpech et Pacal Julien (17ème-18ème arrondissement) répondent aux questions posées par déCLIC 17/18.
1 - TRANSPORTS.
Etes-vous favorables à une priorité absolue aux transports en commun ? Oui, leur développement, avec celui des circulations douces comme le vélo et la marche à pieds sont au cœur de notre ADN ! Et en particulier
1/1 - à une noria de bus pour compléter la ligne 13 en attendant le prolongement de la 14 ?
Nous sommes pour un renforcement raisonnable du nombre de bus. Une « noria » serait contre productive, toutes les expériences et études montrent que trop de bus génère des embouteillages et des « effets d’accordéons » (cortège de bus dont certains vides). Mieux vaut des bus qui circulent normalement que beaucoup qui piétinent !
1/2 - à la révision du parcours de la Traverse Batignolles-Bichat (comme cela s'est fait pour la Traverse de Charonne) ?
Oui, en concertation avec les associations, riverains et Conseils de quartier. Nous sommes aussi soucieux de l’argent public (une traverse, c’est 1 million d’euros d’investissement) et ne souhaitons pas une remise à plat de tout le parcours. D’ailleurs, on ne peut juger de la pertinence d’un parcours qu’après un temps assez long et les traverses s’adressent principalement à celles et ceux qui ont des difficultés à se déplacer (et du temps !). nous ne pensons pas qu’elles doivent être archipleines en permanence, pour être considérées comme utiles
1/3 - à inciter la RATP à faire circuler des véhicules hybrides, et déjà à commencer la "dé-diéselisation" des bus RATP polluants et bruyants. ? à insister auprès de la Préfecture de police pour que les restrictions de vitesses soient respectées (radars sur les grands axes), vers le 30 km/h dans tout Paris, périphérique excepté.
Oui, les élu-e-s EELV sont d’ailleurs à l’origine de nombreux vœux là-dessus, comme par exemple le Montmatrobus. Nous sommes les premiers militant-e-s du 30 k/h en ville dont les bénéficiaires sont aussi les automobilistes puisque la régulation est meilleure et la consommation d’essence moindre. Quant au périphérique, il ne méritera le nom de boulevard que lorsqu’il en aura la vitesse : 50 km/heure. Cette autoroute urbaine n’est plus un périphérique depuis longtemps puisqu’elle est un anneau en cœur d’agglomération.
1/4 - à créer une 2ème sortie accessible aux handicapés à "La Fourche" et à remplacer la sortie-"bunker" qui défigure l'avenue rénovée comme pour la station château rouge,
oui, nous sommes favorables à une deuxième sortie et une réfection de la station, c’est dans notre programme détaillé de 300 mesures pour vivre mieux dans le 18ème 2 -
2 - VOIRIE (et environnement) + QUALITE DE LA VIE
Etes-vous favorable
2/1 - à la limitation de l'entrée de véhicules dans Paris ? Dans un premier temps, on pourrait commencer par les véhicules les plus polluants (catégories Euro1et 2) et les plus encombrants (porte-huit transportant 8 véhicules)
OUI. Là aussi, les élu-e-s EELV sont à l’origine de plusieurs vœux, par exemple demandant l’interdiction des 4X4. la mise en place du contournement de paris, les jours de pollution, comme en ce moment est aussi une priorité sanitaire
2/2 - à la mise en sens unique, sans attendre 2017, des avenues de Saint-Ouen et de Clichy ? Les brèves "périodes d'essai" pendant les travaux entre la Place et La Fourche ont montré que cela fonctionnait bien
Bien sûr, depuis longtemps nous défendons l’idée d’un sens de montée et d’un autre de descente et nous regrettons que les travaux soient programmés sur plusieurs années : nous aurions souhaité un traitement continu de la place clichy aux portes -
au "verdissement" de la rue: quartier vert Cavallotti, carrefour Guy-Môquet, quartier vert de la mairie du 17ème, quartier vert Jonquière ? Par exemple par la pose de bacs cubiques en bois sur la chaussée ou le trottoir, plantés de palmiers de Chine ou d'autres espèces résistantes, comme dans le QV Mairie du 14e
Nous sommes pour la végétalisation, des pieds d’arbre, pieds d’immeuble, murs pignons, mais quand c’est possible nous préconnisons pour des raisons d’entretien (eau) et de durabilité (pour le cycle de vie des végétaux) la plantation en pleine terre La multiplication des jardinières pose un problème d’entretien. Les jardinières actuelles mobilisent en effet une main d’œuvre beaucoup plus importante que les plantes en pleine terre. De plus, la quantité d’arrosage des jardinières n’est guère écologique alors que l’heure est aux économies d’eau. Certains dispositifs méritent cependant d’être développés : il existe des jardinières conçues pour économiser l’eau (avec un fond de boules d’argile, par exemple, et des plantations peu gourmandes en eau) et donc la main d’œuvre. On pourrait aussi revoir la distribution des rôles entre les services : le nettoyage des jardinières (déchets) incombe aujourd’hui à la DEVE, pourquoi ne serait-ce pas aussi une mission du service de la propreté dont il faudra augmenter les moyens matériels et humains. Plutôt que financer des grands projets inutiles (construction du stade Jean Bouin, extension de Roland Garros au détriment des serres d’Auteuil), la Mairie aurait mieux fait de renforcer les services de proximité qui répondent au besoin quotidien des parisiens, comme ceux de la propreté et des espaces verts ! Par ailleurs, nous ferons étudier l’implantation de jardinières enterrées qui pourraient convenir là où les réseaux souterrains de gaz, etc, empêchent la plantation d’arbres.
2/3 - à garantir aux piétons l’usage des trottoirs en endiguant leur occupation par les terrasses et étalages illégaux, les consommateurs de boissons, le stationnement sauvage des 2 roues motorisées? .
La moitié des déplacements à Paris sont piétonniers. Il est juste que les piétons se réapproprient l’espace public. Outre que la marche à pied est le plus écologiques des moyens de transport ! Nos élu-e-s ont été à la pointe de la lutte contre l’envahissement des trottoirs par les terrasses, installations commerciales diverses, etc. Et les trottoirs ne sont pas des parkings ! Nous installerons davantage de parkings gratuits de surface pour les vélos (qui eux aussi encombrent parfois les trottoirs) et des parkings sécurisés, et de parkings (y compris en sous-sol) pour les motos.
- à finir l'élargissement du trottoir de la rue la Condamine entre la rue Lemercier et l'avenue de Clichy ?
Oui, bien sûr
2/4 - à la mise en place de la Charte de qualité des commerces avenue de Clichy dont la Mairie de Paris a retenu le principe.
Cette charte figure dans l’une de nos 300 propositions pour le 18ème !
2/5 - à faire le bilan, une dizaine d'années après son aménagement, du terre plein des boulevards Clichy et Rochechouart, dégradé et à en assurer un entretien quotidien. Des millions de touristes y passent: quelle image de Paris!
OUI, cf question 2-2 relative aux jardinières. Le problème est que les touristes contribuent en bonne partie à la dégradation (jets de détritus, par exemple). Là aussi, plutôt que continuer à vouloir à tout prix augmenter le nombre de touristes dans le 18ème, nous proposons de mieux recevoir ceux d’aujourd’hui, en leur offrant des équipements sanitaires mais aussi en renforçant la présence de la force publique pour faire respecter la propreté. Ceci dit, après 10 ans de service, il faut faire un bilan, mais pour notre part, nous nous réjouissons de cet aménagement qui bénéficie à tous
- à contrôler les étals démontables, stands et échoppes qui occupent l'espace public parfois sans autorisation, le plus souvent pour proposer des objets ou "souvenirs" de médiocre qualité made in "pays à très bas salaires"? Cette pratique sévit tout particulièrement à proximité de Montmartre mais aussi au Trocadéro, à Notre-Dame...
OUI, cf question 2-3
La Ville doit proposer à ses visiteurs des "produits locaux" (via un label?)
Cette proposition figure dans notre programme !
2/6 - à négocier avec les “usagers de la nuit” un protocole garantissant aux Parisiens le droit au sommeil après 22 heures?
Oui. Nous pensons aussi qu’il faut amplifier et approfondir l’expérience des « Pierrots de la nuit » (médiateurs qui, par exemple, incitent les nocturnes à parler moins forts quand ils sortent fumer sur le trottoir qui borde le bistrot). A notre demande, l’expérience sera introduite dans le 18ème dans les mois qui viennent. Nous avons aussi fait voter un vœu demandant que les travaux d’insonorisation des cafés et autres salles puissent bénéficier d’un crédit à taux zéro
2/7 - à refuser l’extension des zones touristiques où les commerces sont ouverts le dimanche ? Ces ouvertures dominicales ne favorisent que les chaînes de distribution, pénalisant le commerce indépendant de proximité.
Notre candidat, Christophe Najdovski, s’est prononcé contre l’ouverture des commerces le dimanche, et en plus dans le 18ème nous sommes contre l’extension de la zone touristique. Sur ce point là aussi, nos élu-e-s ont bataillé dur !
3 – SECURITE
Etes-vous favorable
3/1- au déplafonnement des amendes municipales pour mieux sanctionner diverses incivilités (stationnement sauvage, étalages illicites, déjections canines....) ? Dans un "collectif budgétaire" en mars 2012, la majorité parlementaire d'alors a plafonné certaines amendes relevant des municipalités, qui ne sont plus dissuasives.
Oui. Une amende n’a de sens que si elle est dissuasive, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui pour un certain nombre d’incivilités. Nous avons demandé que les amendes soient relevées et du personnel recruté pour les faire appliquer Concernant les déjections canines, le niveau d’amende semble suffisant et s’est d’ailleurs révélé efficace lorsque l’Adjoint au Maire de Paris, l’écologiste Yves Contassot avait entre 2001 et 2008 lancé un plan pour combattre ce fléau auquel J.Chirac et J.Tibéri n’avaient répondu que par des motto-crottes coûteuses, polluantes et peu efficaces car acceptant le fait accompli. Y.Contassot avait manié à la fois la carotte (grosse campagne pédagogique auprès des maître-chiens) et le bâton (l’amende). Les choses vont nettement mieux mais il faut poursuivre.
3/2 - à l'augmentation des effectifs des inspecteurs de la propreté, des étalages, des gardiens des parcs et jardins ? Ceci a un coût mais quel est le coût des dégradations, coût financier mais aussi social quand chacun peut constater la dégradation du bien public?
Je le répète : plutôt que financer des grands projets inutiles (ex : construction du stade Jean Bouin, extension de Roland Garros au détriment des serres d’Auteuil), le Maire de Paris aurait mieux fait de renforcer les services de proximité qui répondent au besoin quotidien des parisiens, comme ceux de la propreté et des espaces verts ! oui, nous pensons qu’il faut un corps d’inspecteurs multifonctions
3/3 - à la création d'une police municipale ? La police nationale est habilitée à effectuer des contrôles (étalages, tapage etc mais, le plus souvent, ne le fait pas. On peut élargir les attributions de la DP : un service “en uniforme” aurait plus de poids que certaines interventions du personnel municipal en civil ?
Christophe Najdovski, suite à une réflexion approfondie de la part des écologistes parisiens, s’est prononcé contre la création d’une police municipale à Paris. Cela compliquerait encore plus le « mille-feuille » administratif parisien dans lequel les habitant-e-s (y compris de élu-e-s !) se perdent souvent. On sait bien que les services de Police sont hélas parfois en rivalité entre eux (gendarmerie/gardiens de la paix/BAC/ etc). Il existe par ailleurs le GPIS (pour les bailleurs sociaux) et la DPP… Alors, un service de Police de plus serait un gage d’inefficacité. Nous proposons donc de renforcer l’exigence municipale à l’égard de la Police nationale. Cela est légitime puisque le Conseil de Paris, avec donc l’argent des parisiens, verse chaque année une contribution importante à la Préfecture et l’a même augmenté sans beaucoup de contrepartie ! Coordonner mieux les services de sécurité existant nous semble une meilleure voie que celle de créer une police municipale dont le coût serait prohibitif sans aucun gage d’efficacité, bien au contraire.
3/4 - La prostitution sévit avenue de Clichy, gagnant les rues proches. Quelle solution y apporterez vous?
Pour nous, il n’y a pas de solution durable si on s’y prend quartier par quartier . sinon, on déplace le problème, comme pour les usagers de drogue. L’action des députés en ce moment nous semble aller dans le bon sens et donner des pistes pour sinon régler, du moins encadrer cette question
4 - ACTIONS MUNICIPALES.
4/1 - Etes vous favorables à la relance et l'élargissement de l'intervention de la SEMAEST dans le secteur des Epinettes? (reprise de locaux commerciaux en déshérence pour relancer commerce de proximité et activités artisanales ou de services), y compris avenue de Clichy comme le prévoit le cahier de charges?
OUI , vous faite sans doute allusion à l’opération Vital Quartier que nous souhaitons étendre dans plusieurs quartiers du 18èe, dont les Epinettes. 4/2 - Xavier Niel a inauguré en janvier son école informatique, le “42”, au 96 bvd Bessières. Une pépinière d’entreprises hi-tech va s’y implanter.
Etes vous favorable à la création d’un “quartier numérique”autour du nouveau quartier de la porte Pouchet?
Nous n’avons pas réponse à tout, cela ne peut pas être qu’une décision politique de zonage des activités. Pour nous, créer de l’emploi, et DES emplois est important, et nous souhaitons aussi que les personnes employées habitent à proximité, c’est ce qui compte plus que les effets d’annonce sur la ville2.0 ou la ville numérique. Nous pensons aussi que tout ce qui relève de l’artisanat a une place à Paris
5 - STRUCTURES DE DEBAT ET DE CONCERTATION
La mise en place des Conseils consultatifs de quartier en 2002 a répondu à une vraie demande d'une partie au moins des citoyens. Puis le lancement de chantiers municipaux comme les Quartiers Verts, la rénovation de la Place puis de l'avenue de Clichy, l'aménagement de la ZAC Batignolles-Cardinet ont été l'occasion de multiples rencontres, avec un vaste public ou en plus petit comité. Mais nombre des participants, notamment certains de ceux qui sont les plus engagés dans ces concertations, ressentent une certaine frustration, le sentiment que, de toutes façons les jeux sont faits "en amont". Nous posons donc ces questions - dans quel esprit voyez vous l'action et le suivi des décisions des Conseils de quartier? - un Conseil de quartier ne doit il pas être consulté systématiquement pour toutes les transformations dans notre quartier? - faut-il augmenter leur dotation. - à quoi peut bien servir une "concertation" qui n'est pas suivie d'effets?
Concernant les Conseils de quartier, c’est sur proposition de Danielle Fournier et Pascal Julien que la nouvelle charte a mis fin à l’élu-Président, et que c’est désormais un-e habitant-e qui coordonne le Conseil de quartier. Plus largement, parmi nos propositions consultables sur pascaljulien2014, vous trouverez notamment celles-ci : - Réserver des espaces d’information des Conseils de quartier dans le journal municipal - Implanter des panneaux d’affichage non commerciaux en autogestion - Que les vœux des Conseils de quartier soient désormais défendus par un-e Conseiller-e de quartier et non plus par un élu. Cela est juridiquement possible, il suffit que le Maire suspende la séance le temps de la discussion, et la rétablisse ensuite pour procéder au vote. - Instaurer un budget participatif à hauteur de 10% du budget municipal. L’urgence n’est pas pour nous d’augmenter le « budget Conseil de quartier », mais d’augmenter le droit de regard et d’influence des citoyens sur les choix budgétaires engagés par la municipalité. - Instaurer un temps d’échange avec le public à chaque Conseil d’arrondissement. - Renforcer l’indépendance de la Maison des associations - Créer des ateliers municipaux participatifs. Ceux-ci auront par exemple pour mission de réfléchir en amont des projets, avant la rédaction du cahier des charges. La concertation a certes progressée depuis l’ère Chirac-Tibéri (Faut dire qu’on partait de rien !) mais elle n’intervient qu’après la conception des projets ; ne laissant plus grand chose à influencer. Nous voulons que les habitant-e-s contribuent à l’élaboration du cahier des charges.