Piéton, je ne me sens plus en sécurité dans mon quartier

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Jacques Lemaître, qui habite depuis quarante ans dans notre quartier, se sent de plus en plus en insécurité. « Le piéton, écrit-il, est objectivement devenu le grand perdant des nouveaux modes de circulation à Paris. » Il ajoute : « Le qualificatif de “circulation  douce” qui prétend les caractériser est à la fois usurpé et particulièrement inapproprié. » Il a écrit à Laure Brochat (référente du Conseil de quartier Grandes Carrières pour la mairie du XVIIIe) pour témoigner de ce qu’il vit au quotidien.

Suite à une conversation téléphonique récente, vous m’avez suggéré, dans l’esprit du fonctionnement du service démocratie directe de la mairie de Paris, de consigner par écrit mon ressenti en tant que piéton et mes doléances concernant la dégradation du comportement des utilisateurs de 2-Roues (scooters, motos, vélos et trottinettes électriques), ceci dans un rayon d’un kilomètre autour de mon lieu d’habitation, rue Fauvet.

Je précise que cette contribution est celle d’un habitant du XVIIIe depuis plus de quarante ans, nullement hostile a priori aux initiatives de la mairie de Paris en matière de restriction de la circulation automobile, et de la favorisation des modes de circulation « apaisés », bien au contraire (âgé de 70 ans, j’ai été moi-même longtemps cycliste et, comme de nombreux Parisiens, je n’ai pas de voiture). Simplement, il s’agit de constater le plus objectivement possible un certain nombre de faits, accentués par l’augmentation continuelle de la proportion de 2-Roues par rapport aux autres véhicules dans la circulation.

 Mon propos vise à démontrer, avec de nombreux exemples à l’appui pris dans mon quartier, à quel point le piéton est objectivement devenu le grand perdant des nouveaux modes de circulation à Paris, et combien le qualificatif de « circulation  douces » qui prétend les caractériser est à la fois usurpé et particulièrement inapproprié. 

Je vais donc essayer de m’y employer de manière assez détaillée, convaincu que mes écrits rejoindront malheureusement d’autres témoignages analogues déjà exprimés et que les faits relatés sont très certainement duplicables à de nombreux autres secteurs de Paris.

 La description des faits

Pour commencer, habitant rue Fauvet dans le XVIIIe arrondissement, j’utilise fréquemment le passage protégé permettant de traverser l’avenue de Saint Ouen au droit des feux tricolores du carrefour de ces deux voies, ceci depuis dix-sep ans, jusqu’ alors sans souci particulier autre que la vigilance ordinaire que tout piéton doit observer à un tel endroit.

Or, depuis une période assez récente qui coïncide en partie avec l’instauration des « coronapistes », dont celle installée au milieu de l’avenue de Saint-Ouen mais aussi avec l’accroissement du nombre de cyclistes et d’utilisateurs de trottinettes électriques, se manifeste de la part des utilisateurs de deux roues un comportement objectivement délictueux, qui méprise de manière répétée, voire quasiment systématique, les règles élémentaires du code de la route.

Plus précisément, le constat est le suivant :

S’agissant du respect des feux tricolores de l’avenue de Saint Ouen, celui-ci est, sauf exception, relativement bien respecté par les voitures et autres véhicules à quatre roues ou plus, phénomène d’ailleurs sans doute favorisé par l’instauration récente du 30 km/h dans Paris ainsi que par la relative étroitesse de la chaussée en bordure de la coronapiste.

Il en va en revanche tout autrement des scooters ou motos, qui brûlent fréquemment ce feu, tous sens confondus, non pas à 30 km/h, mais bien plutôt à une vitesse comprise entre 50 et 60 km/h, en utilisant la coronapiste (faible en trafic, mais forte en insécurité), comme une « voie rapide », permettant de doubler la file de véhicule descendant ou remontant l’avenue.

Un piéton traversant l’avenue à cet endroit en ne se fiant qu’à la figurine au vert des feux tricolores se met alors en grave danger.

De surcroît, ce comportement touche également, de manière presque systématique, les conducteurs de vélos et trottinettes électriques qui, dans leur grande majorité, ne tiennent plus aucun compte de la couleur des feux lorsqu’ils descendent ou remontent cette voie et ne manifestent de surcroît aucune volonté de ralentir à la vue d’un piéton qui traverse l’avenue, en effectuant au besoin de larges embardées pour éviter celui-ci. De surcroît, lorsque des remarques sont faites au contrevenant, elles ne provoquent bien souvent que de grossières indignations (Ta gueule ! bras d’honneur etc.     )

Pour ce qui est des trottinettes électriques, elles sont plus dangereuses encore que les vélos, car moins aptes aux changements brutaux de direction à cause de leurs petites roues. Par ailleurs, les nouveaux modèles mis en libre-service sont désormais très lourds à la base, avec un poids en cas d’impact de l’ordre de 100 à 120 kg si elles sont conduites par un adulte, voire, cas de plus en plus fréquent, de 160 à 200 kg si deux adultes utilisent le même engin. Pour ces conducteurs, le piéton est davantage vu comme un intrus, même s’il est théoriquement prioritaire, que comme un usager de la voierie auquel on cède courtoisement la place.

Les mêmes constatations peuvent d’ailleurs être faites en d’autres points de l’avenue, tout particulièrement aux feux tricolores et au passage protégé au droit de la galerie marchande du 102 avenue de st Ouen, près de la station de métro Guy Môquet

Une mention particulière également au passage protégé situé à la station de métro de la Porte de Saint-Ouen (traversée de l’avenue de Saint-Ouen des numéros pairs vers les numéros  impairs : il m’est arrivé plusieurs fois, alors que divers véhicules (voitures, bus, camions) étaient sagement arrêtés devant le passage piétons protégé (figurine au vert), de voir débouler au dernier moment sur la droite, un trottinettiste à pleine vitesse, s’étant faufilé derrière les véhicules immobiles, se moquant éperdument des éventuels piétons, et me frôlant à 50 cm par devant ou par derrière.

Je continue ma liste (non exhaustive !) de lieux familiers, dans un rayon d’1 km de mon domicile, où j’ai dû ces derniers temps adapter mon comportement:

- franchissement de l’avenue Caulaincourt au droit du magasin Castorama. La traversée de l’avenue proprement dite requiert toute la vigilance ordinaire d’un piéton, mais, au moins, sauf exception, les véhicules respectent les feux de signalisation. Il en va tout autrement de la contre-allée qui borde l’avenue du côté de l’hôtel Ibis, où le feu rouge est quasi-systématiquement franchi à pleine vitesse par les trottinettistes et cyclistes, (et parfois même les scooters !) au point qu’il me prend parfois l’envie d’aller féliciter l’usager qui, cela arrive de temps à autre, respecte le feu tricolore de cette contre-allée lorsqu’il est au rouge !

- Restons dans ce quartier. Nous avions, ma femme et moi, depuis de longues années, l’habitude de fréquenter le terre-plein central du boulevard de Clichy vers Blanche et Pigalle, chose que nous faisons de plus en plus rarement en raison du sentiment (justifié) d’insécurité créé par les utilisateurs de trottinettes, de vélos ou de gyropodes qui choisissent de dédaigner les voies qui leur sont pourtant réservées, et slaloment entre les piétons ou frôlent ceux-ci sans ralentir, ceci dans un espace (mais c’est une autre histoire) désormais très mal entretenu marqué par l’alcoolisme et la revente de drogue.

- S’agissant de la voie réservée aux bus et aux taxis du boulevard de Clichy entre Pigalle et le Castorama, il est vivement conseillé pour un piéton de ne s’engager aux passages protégés qu’avec la plus extrême prudence. En effet, si la vitesse des véhicules dans la voie ordinaire dépasse rarement les 30 km/h en journée, à cause des encombrements, il en va tout autrement de la voie des bus, dans laquelle s’engouffrent régulièrement, en toute illégalité des scooters et des motos, non pas à 30 km/h, mais plutôt à 50 ou 60 km/h, voire plus ! A ce titre, le 21 octobre, vers 15 heures, un accident impliquant justement un scooter et un piéton, ce dernier étant décédé, s’est produit sur l’un de ces passages protégés, entre Pigalle et Blanche, au niveau du 52 du boulevard, un appel à témoins ayant été placardé à proximité.

Par ailleurs, un chapitre tout particulier mérite d’être consacré aux incivilités répétées des utilisateurs de trottinettes électriques qui roulent sur les trottoirs malgré l’interdiction.

Il est intéressant de donner quelques exemples de la nature et de la dimension du problème dans mon quartier (la Fourche-Guy Môquet), ces situations étant malheureusement duplicables, j’en ai la certitude, à un grand nombre d’autres quartiers de Paris.

- Tout d’abord, l’existence de la « coronapiste » de l’avenue de Saint-Ouen n’empêche nullement les utilisateurs d’emprunter les trottoirs au gré de leurs envies : qui n’a pas déjà fait l’expérience de cette discrète muflerie qui consiste à être frôlé par un engin arrivant silencieusement par derrière, à vitesse incompatible avec un cheminement sécurisé, et qui ne prend pas en compte le fait qu’un piéton peut changer de direction brutalement pour de bonnes raisons (traverser à un passage protégé, regarder une vitrine…

- De surcroît, il est patent qu’un certain nombre de voies sont assez ouvertement dédaignées par les conducteurs de trottinettes, qui choisissent de quitter la chaussée à un certain moment au bénéfice du trottoir pour y poursuivre leur cheminement. ces phénomènes sont tout particulièrement observables le long des voies suivantes :

• Dans le XVIIIe : sur la rue de La-Barrière-Blanche, qui longe le cimetière de Montmartre, ainsi que sur la rue Belliard, le long de la petite ceinture, aux trottoirs piétonniers pourtant étroits.

Dans le XVIIe, le long de la rue Jacques Kellner et de la rue Lacaille ainsi que dans son prolongement la rue Jean Leclaire, de même, par exemple, dans la rue Dautancourt.

La raison de ces comportements est facilement explicable : toutes ces rues (et bien d’autres encore) possèdent une particularité : leur revêtement est pavé, et donc assez désagréable au roulement et menaçant la stabilité des utilisateurs, un trottoir goudronné est d’un confort bien plus substantiel… Pour reprendre l’exemple des rues Lacaille et Jean-Leclaire où, sur 500 m, le revêtement est successivement pavé, goudron, puis de nouveau pavé, le cheminement d’un trottinettiste indélicat risque fort d’être : trottoir, chaussée, puis de nouveau trottoir !

L’un des exemples les plus emblématiques de ce comportement est sans doute la partie en courbe (et pavée) de la rue Jacques-Kellner, où une brigade de policiers postée à cet endroit, sur le trottoir de gauche, a toutes les chances de faire une moisson substantielle de verbalisations… dans un laps de temps relativement court…

Le cas du parc Martin Luther King, récemment agrandi et fort agréable pour la promenade, mérite également d’être mentionné : il y a environ un mois, un samedi après-midi, marchant le long de la nouvelle allée en biais bordée d’un cours d’eau, en direction de la sortie Pont Cardinet, sur le côté gauche, j’ai commis l’erreur, bien pardonnable s’agissant d’un lieu piétonnier, de traverser l’allée sans regarder derrière moi. J’ai manqué être percuté par une trottinette à pleine vitesse (c’est-à-dire 25-30 km/h), conduite, de surcroît, par un père de famille et son fils montés sur le même engin !

J’ai pu constater depuis que cette allée était utilisée de temps à autre par des trottinettistes qui trouvent sans doute assez commode de rejoindre de cette façon le bas de l’avenue de Clichy depuis Pont Cardinet, plutôt que d’affronter la circulation sur les voies routières.

Le même phénomène de transit est d’ailleurs observable en face, square des Batignolles.

Même s’il s’agit d’intrusions ponctuelles, elles n’en sont pas moins dangereuses pour des piétons qui considèrent se trouver a priori dans un espace dépourvu de toute circulation (sauf patinettes et vélos d’enfants).

J’ai pu récemment converser avec des brigades de la police municipale et de la police nationale à vélo - il faut reconnaître que cette dernière effectue des rondes relativement fréquentes dans les deux parcs précités. La première, consciente du phénomène, avoue être assez démunie, n’ayant (tout au moins pour le moment) pas le pouvoir de verbalisation, la seconde indique dresser des PV « à l’occasion », avec tout le flou que renferme cette expression et qu’elle n’a pas en ce moment de directives particulières pour sanctionner spécifiquement ce genre d’incivilités.

Concernant toujours les trottinettes électriques, en marge de l’insécurité liée à leur circulation proprement dite, un autre point mérite d’être mentionné, celui du désordre occasionné par leur stockage sur la voie publique : en voici quelques exemples toujours pris dans mon quartier :

- A l’extrémité de la rue Jean-Leclaire sur la gauche au débouché sur le boulevard Berthier, figure un important lieu de dépôt (vélos et trottinettes). Il arrive que l’ensemble des engins, parfois une vingtaine le matin, soit bien aligné dans l’espace qui leur est réservé en bordure de chaussée. Le plus souvent cependant, ils sont entassés dans le plus grand désordre et débordent sur le trottoir, la chute de l’un de ces engins instables provoquant immanquablement celles des autres et donnant l’impression d’un dépotoir.

- Au croisement de la rue et du passage Legendre, sur l’un des côtés du restaurant japonais Tomi, figure également un lieu de dépôt ou j’ai pu, à plusieurs reprises, constater, surtout le matin les samedis et dimanches quand les engins tardent à être empruntés, leur accumulation en amas inesthétiques, jonchant le sol, empêchant le passage sur le trottoir. Le cas est très probablement répertorié par les services de la mairie du XVIIe, puisque le propriétaire du restaurant, excédé, photographie à chaque fois la scène, et l’envoie aux services précités.

- Le dimanche 7 novembre au matin, me déplaçant de mon domicile vers la porte de Saint-Ouen, je rencontre successivement 5 trottinettes isolées, laissées sur le trottoir après utilisation. Ce chiffre bien modeste n’appellerait aucun commentaire particulier, si ce n’est que toutes, sans exception, étaient couchées sur le trottoir, dont l’une, rue Fauvet barrait intégralement le passage.

L’image de Paris ne sort pas grandie de cette manière d’utiliser l’espace public !

Enfin, plus anecdotique, il m’arrive d’observer, en remontant la rue Ganneron sur sa partie la plus raide (200 m environ du n° 39 au n° 25), des utilisateurs - dont l’engin a tendance à s’essouffler ou même à caler s’il transporte deux personnes -, qui abandonnent leur monture en haut de la côte faute de charge suffisante. Cet exemple anodin représente bien la caricature écologique, énergétique et économique (tous ces véhicules sont importés de Chine par conteneurs entiers !) de ce que doit être la politique de décarbonation des déplacements d’une grande capitale prestigieuse.

Je pense qu’il apparaît assez bien, à l’issue de cette énumération sans doute un peu fastidieuse, que le terme de « circulations douces » est inapproprié et relève même de l’imposture : cette affirmation relève de l’évidence pour les motos et les scooters. S’agissant des vélos, leurs utilisateurs devraient effectivement être les représentants de l’ambition affichée, mais il faudrait pour ce faire se réapproprier les règles élémentaires du code de la route : comment peut-on reprocher aux automobilistes leur manque de  considération pour les cyclistes et de respect des règles de la conduite lorsque l’on s’est arrogé pour soi-même le droit de n’en respecter aucune ?

Quant à l’usage des trottinettes électriques, classé manifestement dans le registre des circulations « douces », désolé, mais le qualificatif qui me vient à l’esprit est plutôt celui de circulation violente et dangereuse. A la réflexion, je préfère toutefois les termes plus englobants, rencontrés ici ou là, de mobilité parasitaire ou de mobilité pervertie (les termes désignant bien entendu le mode du déplacement et non son motif). En effet, lorsque l’on réalise que les trajets en trottinette, d’après la dernière étude des mobilités en Ile de France, représentent moins de 1 % des déplacements à Paris, par transfert pour 40 % d’entre eux des transports en commun et pour 40 % de la marche à pied, pour une acceptabilité sociale très faible, on aboutit objectivement à un rapport bénéfice/nuisance très défavorable.

Les demandes et propositions

Cet état des lieux étant fait, je me permets, afin de contribuer dans une modeste mesure au redressement d’une situation qui me paraît inacceptable en l’état, d’émettre un certain nombre de propositions, n’ayant évidemment pas en main tous les éléments pour juger de leur viabilité et de leur faisabilité effective.

1 - Il convient tout d’abord de saluer la campagne d’affichage qui débute sur les panneaux lumineux invitant tous les usagers de la chaussée à respecter le code de la route. Toutefois, n’apparaissent pour l’instant que des recommandations très générales concernant le respect du 30 km/h par tous les véhicules ainsi que l’obligation pour les piétons de traverser la chaussée exclusivement aux passage protégés (ce qui mérite effectivement d’être rappelé, les piétons sont également l’une des composantes de la dérive des comportements). Il n’y a rien de spécifique pour l’instant sur le respect des règles par les cyclistes, et par les utilisateurs de trottinettes électriques (notamment le rappel de l’interdiction de la circulation sur les trottoirs et dans les parcs). Mais peut-être que ceci interviendra dans les prochains jours.

2 - Les conducteurs des scooters et des motos constituent désormais plus de la moitié des victimes d’accidents de la circulation à Paris, dans la mesure où leurs conducteurs sont ceux (tout au moins suivant les constatations faites dans mon quartier) qui sont les plus éloignés du respect des 30 km/h et du code de la route. Cette tendance est malheureusement en augmentation par le simple transfert de locomotion du vélo au scooter des livreurs de repas à domicile, qui jugent très opportun de brûler un feu rouge ou de remonter une file de voitures à vive allure pour gagner quelques secondes dans la remise de leur produit.

Ce problème est en outre devenu majeur en raison du nombre, en augmentation constante, de ces 2-Roues.

La répression de ces comportements que j’ose qualifier de « voyous » relève de la police de la route, qui devrait les cibler tout particulièrement (de même que la campagne d’affichage actuelle du respect des 30 km/h à Paris).

3 -  S’agissant des utilisateurs de trottinettes électriques, il est patent que les infractions qu’ils commettent sont beaucoup trop rarement sanctionnées (notamment par des amendes à 135 €).

On peut comprendre que la police nationale, très sollicitée, ne puisse être partout. En revanche, il est peu compréhensible que la nouvelle police de proximité, bien calibrée pour observer et patrouiller une zone donnée, n’ait toujours pas, à l’heure actuelle, le pouvoir de verbalisation.

Par ailleurs, à l’entrée des parcs et jardins figure bien l’interdiction d’y pénétrer pour les vélos et trottinettes électriques, sauf s’ils sont tenus à la main. Or, un contrevenant peut très bien prétexter (en toute mauvaise foi !)  n’être pas au courant compte tenu de la modeste dimension des pictogrammes. Un rappel aux entrées des différents parcs sur un panneau de bien plus grandes dimensions pour ces intrusions spécifiques paraît un investissement modeste.

4 - Les coronapistes sont considérées par nombre d’utilisateurs comme de véritables « zones franches ». Ne serait-il pas possible de rappeler, par signalisation à intervalles réguliers, que le code de la route s’y applique intégralement ?

5 - La mise à disposition de trottinettes électriques à Paris doit être remise en question : de nombreuses villes dans le monde les ont interdites ou stictement réglementées. Compte tenu de leur très faible rapport bénéfice/nuisance, et du fait qu’elles ne concernent qu’une fraction du 1 % des déplacements effectués à Paris (puisque ce chiffre inclut également les engins privés), quel problème poserait la disparition du service, quitte à renforcer l’offre Vélib, qui objectivement ne comporte absolument pas le même niveau de nuisance ?

 A titre de conclusion sur ce dernier chapitre il est intéressant de s’intéresser au cas de Londres, ville en bien des points comparable à Paris notamment sur le plan de l’engagement écologique.

Dans cette ville, les trottinettes en libre-service n’ont été autorisées que tout récemment (fin juillet 2021) de manière restrictive et pour une période d’essai de un an. Par ailleurs, le gouvernement a voulu les faire immatriculer, ce qui n’a pas été possible pour des raisons réglementaires. En revanche, toute infraction se traduit par un retrait de 6 points sur le permis de conduire du contrevenant !

L’expérimentation commence donc, a priori sur des bases assainies, et peut-être conviendrait-il de prendre, avec pragmatisme les bonnes idées là où elles se trouvent…

Jacques Lemaître

Date de publication : 
18 novembre 2021