Histoire de l'avenue de Clichy

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Le kiosque situé au 12 avenue de Clichy

Longue d’un kilomètre et demi, rythmée par des carrefours dangereux, l’avenue dessert trois quartiers très denses et relie le Nord-Ouest parisien au nœud de communication qu’est la Place de Clichy. Large de 22,5 à 30 m, l’avenue de Clichy réunit deux troncons situés au-delà de l’ex-Enceinte des Fermiers Généraux.

 

Le premier est l’ancienne Grande Rue des Batignolles, de la Place de Clichy à La Fourche, route départementale n°13, sur le territoire du village des Batignolles, lequel s’était détaché en 1830 de la ville de Clichy. Le second est l’historique Chemin de Clichy, route départementale n°14, antérieurement sur la ville de Clichy.

Après l’annexion par Paris des villages périphériques en 1860, l’avenue de Clichy dessert trois quartiers parisiens, les Batignolles et les Épinettes (XVIIe) et les Grandes Carrières (XVIIIe).

Un siècle plus tard, son statut de route départementale sort renforcé de la construction de l’anneau routier périphérique. Depuis une quarantaine d’années, l’avenue de Clichy sert de « pénétrante » dans Paris à partir du nord-ouest parisien car elle donne directement accès au nœud de communication que constitue la place de Clichy. Les peintres et les poètes y habitent et se réunissent dans le célèbre Café Guerbois. Subsiste aujourd’hui une grande disparité du bati, même si la fonction commerciale de l’avenue y est toujours fortement présente.

De La Fourche au carrefour Guy Moquet-Cardinet-Pouchet : l’avenue ouvre l’accès à une série de rues étroites (Dautancourt, du Dr Heulin, des Appenins, Moines, Sauffroy) au bâti de caractère, toujours intéressant.

Du carrefour Guy Moquet-Cardinet-Pouchet à l’avenue de la Porte de Clichy : le croisement complexe et dangereux des rues Guy Moquet, Cardinet et Pouchet franchi, l’avenue s’élargit et exhibe son passé tourmenté. À l’Ouest, l’immense gare des Batignolles-Marchandises commande à toute chose : immeubles La Sablière (filiale immobilière de la SNCF), accès par rampe, impasse Chalabre, à un complexe hôtelier, et, plus bas, entrée des entrepots Calberson. À l’Est, le haut des Épinettes témoigne de son histoire industrielle. En effet, ce quartier a long temps abrité des usines, celles d’Ernest Gouin, produisant locomotives, ponts métalliques.

À l’Ouest, à la bordure des Batignolles, l’avenue, presque totalement bâtie sur ce secteur dès 1860, arbore ses hauts immeubles, souvent de belle facture. Quelques maisonnettes, anachroniques, subsistent. Les nombreux cinémas y ont totalement disparu, qui recyclés en supermarché, dancings ou magasins, qui remplacés par des immeubles. L’usine à gaz des Batignolles de 1850 céda la place à un dépot d’autobus RATP.

Les caractéristiques de l’avenue reflètent fidèlement l’histoire de son urbanisation et du développement des quartiers environnants.

Ainsi, de la place de Clichy à La Fourchepeut-on en distinguer trois séquences.

• Côté XVIIIe, le bas du quartier Grandes Carrières accueillit lieux de divertissement (dancings, restaurants, guinguettes) et population ouvrière ou artiste, ainsi que deux moulins. Le lotissement homogène et réussi de son intérieur (rues Cavallotti, Hégésippe Moreau et Étienne Jodelle) au tournant du XXe siècle laisse presque intact le bâti faubourien de l’avenue, à quelques exceptions près.

• Côté XVIIe, la meme localisation à proximité de l’ancien mur d’enceinte destine la Grande Rue des Batignolles à recevoir les cafés et restaurants célèbres, mais en plus chic qu’en face. L’urbanisation rapide et quasiment en un seul bloc des Batignolles entre 1860 et 1880 favorise l’arrivée d’artisans, de rentiers et de religieux dans un dernier morceau de campagne à Paris.

• À l’Est, on longe le quartier des Épinettes, vaste triangle équilatéral limité par les avenues de Clichy et de Saint- Ouen et, au nord, par le boulevard Bessières, trace des anciennes fortifications (le bastion 44 existe toujours !). Il est né avec les chemins de fer, traversé par la petite ceinture et une bretelle ferroviaire jusqu’à la rue Pouchet, bordée d’immeubles hauts de styles fort divers,

Le bati et les rues étroites et denses reflètent le besoin pressant de logement pour une population ouvrière de plus en plus nombreuse. Les HBM en briques et les logements sociaux des années 70-80 surdensifièrent ce quartier presque refermé sur lui meme. Pourtant, les commerces au rez-de-chaussée se raréfient et les premières stations-service font ressentir l’autoroute urbaine toute proche. Si la Petite Ceinture balafre le quartier pour y plonger plus loin, la gare du RER C rappelle que sa branche Ouest subsiste pour filer vers Saint-Ouen et le Val-d’Oise. Les disgracieuses contre-allées avec leur lot de stationnement gênant rompent l’organisation homogène des trottoirs. A l’arrivée sur l’avenue de la Porte de Clichy, s’étend un no man’s land terrifiant où domine la « bagnole » ! Pourtant, la ville, et la vie, continuent avec un lycée, des gymnases, un cimetière et, au-delà, un quartier qui se cache derrière le Boulevard Bessières !

Date de publication : 
janvier 2018