Le 28 juin, déCLIC 17/18 a participé à une réunion destinée à faire le point sur les « coronapistes » installées « à la hussarde » en juin 2020 en pleine pandémie et entre les deux tours de l’élection municipale. Cette réunion s’est tenue après deux réunions entre élus municipaux des XVIIe et XVIIIe où avait été abordé l’état et le devenir des coronapistes des avenues de Clichy et de Saint-Ouen et aussi place de Clichy.
Sont présents à la mairie du XVIIIe, puissance accueillante pour l’occasion, des élus des deux mairies, trois associations de cyclistes et déclic 17/18.
- du côté des élus :
• Antoine Dupont, EELV, adjoint au maire du XVIIIe, en charge de « mobilités, transformation de la voirie, espace public »
• Philippe Guerre, LR, adjoint au maire du XVIIe, en charge du commerce et aussi de la médiation entre professionnels et habitants. Il représente la mairie du XVIIe au CCQ La Fourche - Guy Môquet
• Hugues Charpentier, LR, adjoint au maire du XVIIe, en charge de la sécurité, la prévention, la tranquillité publique et de la politique de la ville. Il représente la mairie du XVIIe au CCQ Epinettes-Bessières
• Christophe Ledran, LR, adjoint au maire du XVIIIe en charge des travaux sur l’espace public, du suivi des chantiers, des mobilités
• Paul Hatte, LR, conseiller de Paris, élu du XVIIe, en charge de la communication et de l’innovation citoyenne. Il représente la mairie du XVIIe au CCQ Batignolles
Les élus sont accompagnés d’un certain nombre de collaborateurs, particulièrement les élus du XVIIe.
- du côté des associations, outre déCLIC 17/18,
• Jérôme Saurel, comité vélo XVIIe
• Pascal Rigaux, Mieux se déplacer à bicyclette XVIIIe
• Pascal Legal, Paris en selle
- du côté de l’administration municipale siègent deux représentants de la DVD. Ils présentent les schémas et dessins d’architecte de la version actuelle des coronapistes, provisoires ou éphémères depuis juin 2020, et le projet définitif qui semble bien bouclé dont la réalisation pourrait commencer début novembre.
La réunion est présidée par Antoine Dupont.
D’emblée, déCLIC 17/18 se félicite de l’organisation de cette réunion de concertation, 55 semaines après l’installation des coronapistes avenue de Clichy et de Saint-Ouen, et de ce que déCLIC 17/18, association de quartier, y soit conviée. Il n’est pas inconcevable que les associations qui parlent au nom des cyclistes, présentes elles aussi, aient eu, entre temps, quelques contacts avec la mairie de Paris.
Pérenniser mais pas à l'identioque
Antoine Dupont présente le projet de pérennisation de ces coronapistes, s’appuyant sur le travail sérieux et apparemment très avancé des services de la DVD, définitif peut-être. Pour lui, pérenniser ne signifie pas refaire à l’identique ce qui a été installé sur la partie axiale des avenues de Clichy entre la place et La Fourche et de Saint-Ouen : « la piste axiale n’est pas ce qui fonctionne le mieux, spécialement pour les bus… »
Ce que nous n’avons pas manqué de remarquer dès juin 2020, et de le faire savoir publiquement, déplorant que les usagers des bus 21, 54, 74, pas nécessairement des mâles de moins de 40 ans, subissent dix minutes de trajet pour parcourir les 400 m de La Fourche à la place de Clichy, jusqu’à ce que l’interdiction de circuler pour les véhicules particuliers à partir du croisement de la rue Hélène, les rabattant sur les rues Lemercier, Biot (hors des horaires tout-bistrotiers) et des Dames, rues étroites, encaissées donc peu adaptées à ce surcroit de trafic, corrige un peu l’affront fait aux usagers des bus.
DéCLIC rappelle notre proposition de faire circuler les vélos sur cet axe Lemercier, bien plus approprié que pour la circulation automobile. Et souligne qu’il peut en être de même côté XVIIIe sur un axe Forest-Cavallotti- Hégésippe Moreau - Pierre Ginier ou Etienne Jodelle quitte, dans les deux arrondissements, à supprimer quelques places de stationnement ou quelques terrasses forcément éphémères. Sans obtenir de réponse.
Et ajoute que la fermeture de la rue d’Amsterdam au bus 21, dévié par les rues Saint-Petersbourg, de Rome et Saint-Lazare pour rejoindre la rue du Havre, fait couramment perdre dix minutes aux usagers.
Bah ! Si la question est posée, il n’a pas été jugé utile d’y apporter de réponse, cette fois non plus.
Les élus du XVIIe, s’expriment peu, gênés peut-être par le soutien apporté aux projets de la région présidée par Valérie Pécresse, visant à installer « un RER à vélos » à travers la région centrale de l'Ile de France, donc traversant Paris en croix.
Abandon des mégapistes centrales
Le projet prévoit l’abandon de la piste (la méga-piste) centrale au profit d’une piste bi-directionnelle de 4 m côté XVIIIe avenue de Clichy et avenue de Saint-Ouen. Puis, au nord de la rue Navier, au croisement des rues Navier et Leibniz, on basculerait vers des pistes de 2,5 m de chaque côté de l’avenue de Saint-Ouen.
On notera avec intérêt que ces nouvelles pistes seraient protégées par des murets de 12 cm pour les pistes de 4 m, de 5 cm pour les pistes de 2,50 m. Cela marquerait l’abandon de ces plots de plastique si esthétiques que le monde entier nous envie (en tout cas, les images de la rue de Rivoli ou de l’avenue de l’Opéra ainsi « plotées » ont fait le tour du monde). En ce qui concerne les murets protecteurs, les ABF (Architectes des Bâtiments de France) seront consultés. On doute que ce fut le cas pour les plots jaunes, si coûteux par ailleurs, que la ville s’obstine à remplacer après les fréquentes dégradations.
Le devenir des zones de livraison
Et il y a de fortes « contraintes-pompiers », des arbres qu’on ne peut abattre (encore heureux !), de multiples zones de livraison pour lesquelles une large concertation avec les points de vente avait été menée lors de la réfection de l’avenue de Clichy. A la hauteur des zones de livraison, la largeur de la piste cyclable sera rétrécie de 4 m à 2,70 m. « Côté XVIIe, on n’impacterait pas les zones de livraisons car, si un camion est mal garé, les bus ne peuvent se déplacer ».
Actuellement, le stationnement des camions de livraison dans la piste centrale est très fréquent, surtout avenue de Saint-Ouen (de nombreuses photos en témoignent). A voir, à suivre mais, semble-t-il, les jeux sont faits.
La mairie de Paris s’interroge encore : faut-il ou non rouvrir à la circulation la partie sud de l’avenue de Clichy, entre la place et La Fourche ? A la suggestion de déCLIC 17/18 de consulter, à défaut des usagers, les riverains des rues Lemercier et des Dames, il n’y a encore une fois pas de réponse.
Enfin pour sécuriser la traversée des piétons, « des îlots permettront aux piétons de traverser en toute sécurité ».
Avant le début des travaux, vers la Toussaint, Antoine Dupont précise : « il faut au préalable 1 ou 2 réunions publiques : l’une vers le 10-15 septembre en mairie du XVIIe, l’autre dans la deuxième quinzaine d’octobre en mairie du XVIIIe ». Nous voulons croire que notre association en sera prévenue, de manière à ce qu’elle puisse en informer ses adhérents.
Enfin, le tracé de la nouvelle piste sur la place de Clichy n’était pas encore dessiné à la date du 28 juin.