Et de quatre ! Après la fermeture du Guerrisol au n°52 avenue de Clichy, nous étions nombreux à espérer une emprise moindre de ces friperies qui contribuent à installer une piètre image de l’avenue (et qui ne s’adressent pas prioritairement à une clientèle du quartier). Las, l’installation d’un quatrième magasin en lieu et place de « La Halle aux Chaussures » a refroidi nos espoirs.
Avec l’arrivée du centre dentaire Dentélia, la construction annoncée d’un hôtel de 37 chambres, la reprise de la Fromagerie au n°21, l'arrivée d'une agence immobilière Oscar là où était implanté le magasin de fringue Sniper, l’installation du Biocoop à La Fourche, nous pouvions espérer que la montée en gamme de cette partie de l’avenue de Clichy était (enfin) amorcée.
C’était sans compter avec les fermetures à répétition qui ont libéré des espaces de vente – tel le magasin La Halle aux Chaussures – ou qui sont restés en déshérence – comme le magasin Z, fermé depuis plusieurs mois ou la boulangerie au coin de la rue Ganneron qui cherche un repreneur.
Résultat, notre enthousiasme a été douché et cette partie de l’avenue compte majoritairement des magasins de fripes qui s’ajoutent aux nombreux kebabs et autres bazars à un euro qui ne sont pas fréquentés prioritairement par des habitants du quartier.
La liberté du commerce étant un des axes majeurs de la liberté d’entreprendre, il n’est pas question de s’opposer à des contrats qui se passent entre bailleurs privés et locataires solvables. Il n’empêche : la mairie de Paris, par l’intermédiaire de la SEMAEST, a les moyens d’user de son droit de préemption pour ralentir et contribuer à inverser des mouvements vers la « mono activité commerciale ». Encore faut-il que l’ambition politique soit forte !
Quand nous sommes au courant des transactions, nous pouvons intervenir en amont – c’est ce que nous avons fait pour la fromagerie –, mais quand nous sommes mis devant le fait accompli, il est toujours trop tard.
C’est peut-être aujourd’hui qu’il faut relancer les signataires de la Charte de qualité des commerces. Elaborée à l’initiative de notre association, cosignée en mars 2016, il y a juste cinq ans par la mairie de Paris, les mairies des XVIIe et XVIIIe arrondissements, la Chambre de Commerce de Paris, elle avait notamment pour objectif qu’enfin un dialogue s’instaure et que l’avenue retrouve la diversité des commerces qui fut la sienne jusqu'aux années 50 et que ses habitants appellent de leurs vœux.