A l’initiative de l’association déCLIC 17/18, une réunion s’est tenue le mardi 27 avril rue Camille Tahan en présence de trois adjoints au maire du XVIIIe, Violaine Trajan, adjointe au maire chargée de la culture et riveraine, Gilles Menède en charge des espaces verts et des cimetières et Antoine Dupont en charge de la transformation de l’espace public et de la voierie.
Près de trente personnes, riverains du lieu, ont assisté à un échange de vues parfois musclé autour du projet de piétonisation de l’impasse.
Une piétonisation dont l’idée a été soufflée, nous dit Violaine Trajan, par une habitante de la rue et reprise par le Conseil de quartier Clichy Grandes Carrières dont elle est l’élue référente.
De quoi s’agit-il ? « Le projet consiste à supprimer les onze places de stationnement, d’installer un marquage au sol et des panneaux qualifiant le caractère piéton de la rue et de créer une dizaine de places de stationnement pour vélos – des épingles », décrit Antoine Dupont, qui précise que la réunion de ce soir, tout comme celle organisée jeudi 29 avril à 18h00 en visioconférence a pour but de recueillir l’opinion des riverains.
Il ne s’agit pas d’interdire l’accès de la rue à tous les véhicules motorisés : les voitures des riverains, les véhicules de la ville, des pompiers et de la sécurité continueront à y avoir accès. Seuls les véhicules qui stationnent – moteur éteint et sans conducteur – seraient impactés par l’interdiction.
Des craintes fondées
Si une petite minorité des personnes présentes a émis un avis favorable à cette initiative, principalement dans l’espoir d’une deuxième phase où un projet ambitieux de végétalisation pourrait voir le jour, la grande majorité des interventions a mis l’accent sur les nuisances potentielles et le manque de précision du projet.
La présence de deux boutiques, aujourd’hui transformées en logements, mais bénéficiant de baux commerciaux, fait craindre à certains, dans l’hypothèse d’une piétonisation, leur mutation en « bars à bière » ou autres usines à sandwiches à même de drainer une population de personnes potentiellement bruyantes. Et de souligner que l’impasse est déjà le siège de nuisances : musique amplifiée, fumette illicite, provoquées par des jeunes qui stationnent au fond de l’impasse près du mur du cimetière – dont l’état est très dégradé – dont les plantations sont en déshérence, qui jouent bruyamment au ballon et qui utilisent une grille située dans l’angle sud pour pénétrer nuitamment dans le cimetière.
Les personnes présentes ont également fait part de leurs griefs quant à la propreté de la rue, très rarement nettoyée – « sauf ce matin comme c’est étrange », a souligné un des habitants, installé au rez-de-chaussée et qui est au premières loges en cas de nuisances sonores.
La phase de concertation va continuer avec la visioconférence. La majorité des habitants, soulignant le caractère particulier de la période que nous vivons, demande que la décision – qui n’a aucun caractère d’urgence – soit reportée à l’automne quand la situation sanitaire sera redevenue normale.
On devait alors pouvoir débattre dans un de ces préaux d’école, hauts lieux de la démocratie depuis 150 ans, au vu des plans élaborés par la Direction de la voirie.
On ne peut que souscrire à une telle proposition frappée au coin du bon sens.