Le tramway T3 prolongé (enfin !) jusqu’à la Porte d’Asnières

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Dès sa mise en service, le tramway a rencontré un grand succès de fréquentation !

Inaugurée le 24 novembre, la prolongation du Tram T3 de la porte de La Chapelle à la Porte d’Asnières complète, sans l’achever, le tour de Paris en tramway. Le premier tronçon, on disait alors Tram sud de Paris, du pont de Garigliano à la porte d’Ivry a été mis en service en 2006. Il aura fallu près de six ans pour achever ce tronçon de 4,3 km…

 

Les futurs usagers du tramway – qui ont souffert des retards mis à réaliser ce tronçon – ne sont pas les seuls à pousser un ouf de soulagement. Les riverains et les utilisateurs des sections impactées par les travaux se souviendront longtemps des nuisances qu’ils ont subies : circulations détournées ou perturbées aux portes, engins de chantiers bruyants et travaux lourds – en particulier le comblement de plusieurs passages en sous-sol dont ceux des portes de Clichy et de Saint-Ouen. Mais ils saluent tous les améliorations induites, à commencer la réduction des bruits de roulement (les lignes des PC1 et 3 sont supprimées), l’engazonnement des voies (un véritable ruban vert hors des huit stations) et la réfection des axes de circulation. Et les retombées positives dont bénéficient et continueront à bénéficier les quartiers proches, il n’y a pas si longtemps déshérités.

 

Un projet qui fait polémique

Que de polémiques pourtant à l’origine de ce projet de recréation d’un tramway à Paris, un projet qui aurait dû faire consensus. Ce tram tuerait les commerces sur les boulevards des Maréchaux, la circulation automobile, réduite à deux voies dans chaque sens, serait définitivement bloquée… Mais, la décision prise en 2000 à la fin de la mandature de Jean Tiberi pour un lancement des travaux en 2003 sous la mandature Delanoë a été saluée unanimement. Pour un coup d’essai ce fut – presque – un coup de maître : rames circulant sur un espace engazonné, trottoirs et mobilier urbains entièrement rénovés, pistes cyclables, passages piétons multipliés, circulation automobile apaisée, œuvres d’art sur le parcours.

Aussi les prolongements successifs ne soulevèrent guère de nouvelles polémiques. Ce premier tronçon servit de modèle pour un second, porte d’Ivry- porte de La Chapelle, avec escale porte de Vincennes, réalisé entre 2009 et 2012. La concertation sur le projet porte de La Chapelle - porte d’Asnières est lancée début 2011, l’avis favorable après enquête publique est prononcé en décembre 2013. La livraison était alors annoncée pour 2017 : 4,3 kilomètres supplémentaires parcourus en 13 minutes, 7 jours sur 7, une rame toutes les quatre minutes aux heures de pointe, 8 nouvelles stations, 4 correspondances avec le métro, 26 avec les lignes de bus et 8 Noctiliens, une avec le RER C, 5 œuvres d’art (on pourra en reparler). On attend 90 000 voyageurs par jour.

 

Des travaux lourds

Le chantier a nécessité d’importants travaux : renouveler et dévier le réseau d’Eau de Paris, combler cinq souterrains routiers, construire un pont béton-acier au dessus de la ligne 13 porte de Saint-Ouen. Et, selon la procédure testée sur le Tram-sud, 27 000 m2 de plate-forme engazonnée, 11 traversées piétonnes supplémentaires, 184 arbres supplémentaires de diverses essences, réfection des trottoirs et des abords.

Le chantier a malheureusement pris un an de retard quand, en 2015, on a découvert de l’actinolite dans une partie de la chaussée, une forme d’amiante naturelle présente dans certains granulats extraits des carrières. Il n’y aurait pas de danger tant qu’on ne perce ou ne rabote.

« Le sujet nous a tous pris de court », déclarait le directeur de la DVD (Direction Voirie et Déplacements). En application du principe de précaution, pour protéger personnels et riverains, on met en place des arrosages permanents et on contraint les ouvriers à revêtir des équipements de protection. Pour mémoire, 30 à 40 % de la chaussée parisienne pourrait être concernée… Bien d’autres communes sont touchées.

 

Premiers essais

Début août 2018, après la mise en tension des caténaires et le réglage des feux, les premiers essais sont effectués. Deux rames se croisent à 20 km/h, des essais de freinages sont entrepris sur des rames chargées à 50 tonnes. En octobre et novembre, les riverains assistent à des essais de marche « à blanc » sans voyageurs.

Le coût de l’opération serait voisin de 300 millions d’euros dont 211 millions pour l’infrastructure (60 % à la charge de Paris, 28 % à la région, 12 % à l’Etat), 45 millions pour la voirie et l’espace public, 48 millions pour l’achat de 14 rames supplémentaires à la charge d’Ile-de-France Mobilités (ex STIF).

Avec cette mise en service, c’est presqu’un quart du trajet qui est couvert. Déjà, se prépare le prolongement de la porte d’Asnières à la porte Dauphine. La concertation a été lancée début 2016, l’enquête publique se tenant entre le 26 septembre et le 31 octobre 2018. Pour la mise en service de 3,2 km de tracé supplémentaires et 7 nouvelles stations à l’horizon 2023.

Philippe Limousin

Date de publication : 
11 mai 2015